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Françoise VALLET

Une implantation militaire aux portes de Dijon au Ve siècle

L-Jijon est située sur un affluent de la Saône, l’Ouche, à la limite entre les reliefs de la Côte-d’Or et la plaine de Bourgogne qui s’étend à l’est vers la Saône, sur un des principaux axes de circulation de Gaule. Dijon (2), fortifiée au Bas-Empire, semble être devenue à l’époque burgonde une ville impor¬ tante, la seconde ville de la vallée de la Saône après Chalon. Dans un très célèbre passage, Grégoire de Tours (3) décrit la muraille de Dijon avec ses quatre portes et ses trente-trois tours et s’étonne de ce que la localité n’ait pas rang de chef-lieu de cité. En fait dès le Ve siècle, les évêques de Langres dont dépend Dijon, semblent résider le plus souvent à Dijon.

Dans les cinq communes voisines de Neuilly, Crimolois, Fauverney, Bretenière et Rouvres (fig. 1), situées sur des voies romaines à une distance de 6 à 12 km au sud-est de Dijon, le long de la vallée de l’Ouche, ont été mise au jour au XIXe siècle une série d’armes et de parures insolites dans nos régions qui peuvent être rapprochées de mobiliers d’Europe centrale et orientale de la fin du IVe et de la première moitié du Ve siècle. Ces découvertes ont été faites à Neuilly et à Crimolois sur la ligne de chemin de fer Dijon-Besançon, à Fauverney dans une vigne, à Rouvres près du château, à Bretenière à proximité de l’ancienne route de Saint-Jean-de-Losne. Elles sont déjà partiellement célèbres grâce à Henri Bau¬ dot qui fit connaître plusieurs d’entre elles dès 1860 dans son «Mémoire sur les sépultures des Barbares de l’époque mérovingienne découvertes en Bour¬ gogne». En 1978, Max Martin (4) a à nouveau attiré l’attention sur ces tombes à armes de la vallée de l’Ouche antérieures à l’arrivée des Burgondes, sépultures qu’il interprète comme celles des troupes romaines tardives à fortes composantes barbares, établies autour de Dijon, place militaire alors sans doute importante. Les découvertes publiées peuvent être complétées.

A Neuilly, les ouvriers travaillant aux travaux de terrassement de la ligne de chemin de fer décou¬ vrirent en 1857 une série de sépultures dont H. Baudot (5) ne reproduisit que quelques objets appartenant au mobilier le plus riche, celui d’une tombe isolée, contenant une épée longue à garde, un fer de lance, une boucle cannelée en argent, deux fragments de garniture de fourreau en argent, un mors de bride (6),. un vase de verre à dépressions et un umbo de fer plaqué d’argent doré (7). La décou¬ verte de mors dans des tombes romaines tardives est très rare. A l’exception de quelques exemplaires espagnols (8), ils apparaissent surtout dans des sépultures nomades et germaniques orientales (9). La coupe de verre verdâtre de forme conique à sept

dépressions se rencontre couramment en Gaule à partir de la fin du IVe siècle (10). Citons les verres de Krefeld-Gellep (11), Furfooz, Samson, Vieux-ville (12). Ces coupes à dépressions existent encore au milieu du Ve siècle, comme le montrent les mobi¬ liers de la tombe 14 de Vireux-Molhain (13) (t.p.q. 440) et de Uherce en Tchécoslovaquie (14). Les autres tombes ont livré d’après H. Baudot (15) deux épées également à garde, deux fers de lance, quelques «coutelas ou scramasaxes » accompagnés de couteaux, des fragments d’agrafes et une grosse perle de verre. Tous ces objets ont été achetés par la Société Archéologique de la Côte-d’Or en 1862 et ont été répertoriés avec leurs dimensions dans le catalogue établi par d’Arbaumont en 1894 (16). Les aléas subis par les collections du musée archéolo¬ gique de Dijon et principalement par les objets de fer ont entraîné la disparition de nombreux numéros d’inventaire et la perte de nombreuses pièces (17).

De la tombe de cavalier subsiste la coupe à dépressions déjà citée (fig. 2-3), l’umbo (flg. 2-5) et les fragments en tôle d’argent (fig. 2-4). L’umbo est à col rentrant surmonté d’une haute calotte conique terminée en tige verticale. Il comporte la trace de cinq boutons périphériques et mesure 15,8 cm de diamètre pour 10,7 cm de haut. Il est classé par H.W. Bôhme dans son groupe de Liebenau (18) avec les umbos des tombes 1 de Liebenau et 1 de Helle, tombes datées de la première moitié du Ve siècle. La feuille d’argent dorée a été endomma¬ gée par plusieurs entailles. D’autres umbos recou¬ verts de feuille d’argent ont été mis au jour, notam¬ ment ceux des deux sépultures de Vermand et de Misery (19), datées des environs de 400. Les deux fragments courbes en tôles d’argent (fig. 2-4) de 4 cm de haut sur 2,8 cm de largeur maximum présentent un léger rebord horizontal et un trou de rivet. Le mors est introuvable. L’unique pointe de lance conservée (fig. 2-2), longue de 30 cm et à douille fermée (20) peut éventuellement appartenir aussi à ce mobilier de même qu’une lame d’épée (fig. 2-1), aujourd’hui disparue, lame qui avait été dessinée par Max Martin, il y a quelques années (21). D’autres objets ont été reproduits en 1977 dans un catalogue des collections mérovin¬ giennes du musée de Dijon. Dans ce catalogue peu fiable parce qu’établi dans de mauvaises conditions figure une large perle de 3,3 cm de diamètre en verre vert clair translucide à décor de filets jaunâtres opaques ; cette perle datable de La Tène tardive (22) est peut-être identique à la grosse perle citée par H. Baudot. D’autres pièces sont certainement méro¬ vingiennes : boucle du VIe siècle et même fibule

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